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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 05:55

Arrivée à Khorgo Uul

Fin du désert de Gobi, nous renouons avec verdure et arbres, toujours en compagnie de Bor – notre driver -  et Titine Khaan, son 4x4 russe. Le trajet se fait légèrement plus facilement puisque nous retrouvons des vraies routes bitumées (ou en cours de construction, ça dépend). La fin de Gobi rime également avec une faune plus dense : aigles, vautours, yacks et tous les troupeaux des nomades. La suite du programme nous réserve davantage de parcs naturels et quelques sites plus touristiques. Mais nous approchons de la fin de la “haute saison”, les nomades commencent à plier bagages et rejoindre les montagnes pour passer l’hiver et les touristes ont déjà bien déserté. D’ici un mois, la steppe sera recouverte de neige avec des températures largement négatives. Pour nous, c’est une aubaine et l’occasion de croiser quelques caravanes sur le départ. Pendant que les femmes s’occupent encore des troupeaux et de la vie courante dans les gers, les hommes préparent le grand départ – construction d’abris en bois et stockage de nourriture pour les bêtes durant l’hiver. Ce qui nous frappe c’est le maintien rigoureux des traditions : entre les peintures décrivant les migrations de nomades il y a plus d’un siècle (vues au muséum de Tsetserleg lors d’un instant culturel) et la photo ci-dessous, peu de choses ont changé – roues en bois pour les chariots portant les gers et yacks pour tirer le tout. Gengis Khaan reviendrait 8 siècles après, il ne serait pas trop dépaysé.

Recharge en eau à la sortie du GobiLa caravane passe Le petit fils de Mr Seguin, et ses chèvres

Le parc naturel d’Orkhon Khürkhree – chutes d’eau de la rivière Orkhon, sera une de nos premières étapes dans l’Arkhangai : l’Orkhon est la rivière la plus longue de Mongolie et finit par se jeter dans le lac Baïkal en Russie. Au sein du parc, deux mois dans l’année, une magnifique chute d’eau se dessine : on a été chanceux sur ce coup et le spectacle fut éblouissant. Cela ressemble à un cratère au milieu de la vallée – toutefois pas de baignade, l’eau étant décidemment trop froide.

Envol d'un aigle

Orkhon Khürkhree downtownPlus belle sera la chuteFaut pas pousser !

Les maillots de bain sont en revanche de sortie aux sources d’eau chaude de Tsenkher : une petite trempette qui fait du bien, malgré une odeur assez forte de souffre. Heureusement nos hôtes ont tout prévu, puisqu’il est possible de se doucher à la sortie mais … avec la même eau parfumée à l’œuf pourri ! Dommage c’était la 2ème douche du séjour. C’est également notre première nuit en ger “sur pilotis” et nos premiers buuz Iso 9001. La ville est en effet davantage préparée à l’accueil de touristes. Bor a bien compris que nous souhaitons plutôt rencontrer des familles que fréquenter des tourists camps et jusqu’à la fin de notre séjour, nous serons donc hébergés par des nomades.

Petite baignadeLes pilotis n'existent pas qu'en Polynésie, na!

On poursuit notre découverte de l’Arkhangaï et filons plus à l’ouest. Le chemin vers Khorgo Uul et Terkhin Tsaagaan Nuur s’annonce plus périlleux : nous mettrons près de 6h pour faire 250km ! La faute à une route encore en cours de construction et à une région montagneuse et volcanique. La traversée des coulées de lave est chaotique mais l’arrivée au volcan éteint Khorgo Uul est saisissante : d’en bas, c’est un joli cône, d’en haut, un profond cratère, et au loin, nous avons une vue magnifique sur le lac Terkhiin Tsagaan qui s’étend derrière. Il faudra encore quelques efforts à notre bolide pour gravir les pentes qui nous séparent du lac.

Sur un malentendu...Terkhin Tsaagaan Nuur

Terkhin Tsaagaan NuurDevant le cratère

Nous partons ensuite vers Karakorum qui sera notre dernière escale avant Oulan Bator. La route se fait principalement sous la pluie ce qui rend la conduite encore plus difficile pour Bor. Il aura tout de même 5mn d’hésitation quand il doit franchir un espèce de mur de boue avant de nous ramener sur une vraie route. Après avoir demandé l’avis de 3 voitures différentes qui passaient par là, il met Titine Khaan en mode 4x4, appuie à fond sur l’accélérateur et… “my car, good car !!!” victorieux, crié dans un énorme sourire. Pour le reste de la route, nous aurons quelques encombres : fenêtre coincée dans la portière, câble d’accélérateur qui lâche et moteur en surchauffe. Mais finalement rien de bien méchant car l’avantage de nos bolides russes c’est qu’ils sont entièrement et facilement démontables. Ainsi, la fenêtre est réparée en 5mn, l’accélérateur en 10mn, etc. A noter : à chaque réparation, une pièce est généralement sortie du moteur sans forcément être remplacée, agrémentée d’un “kaputt” de Bor devant nos têtes interloquées. Qu’en dirait-on chez Speedy ? Et pourtant ça roule toujours !

Ovoo : tourner 3 fois, faire un voeu et jeter une offrande Paysages de l'Arkhangaï My car, Good car !!!!

Karakorum et son monastère

Karakorum

Nous terminons notre périple par une escale à Oulan Bator. Le centre est moins moche que ce que nous aurions pu penser et le développement économique bat son plein. Pour preuve, l’arrivée récente de Louis Vuitton et Armani ! La ville comprend plus de 1M d’habitants pour un pays qui en comporte 2,8M et qui fait deux fois la taille de la France. Cela donne donc une ville champignon, très étendue, au trafic abominable. Avec la foule, nous découvrons quelques bonnes pratiques mongoles : 1/ Courir aux feux avant que le compte à rebours ne se termine (à 3, nous entendons déjà vrombir les moteurs) 2/ Eviter de jouer au plus fort quand on est un piéton : le chauffeur mongol ne s’arrête pas, il accélère pour montrer qu’il ne va pas s’arrêter 3/ Griller les files d’attente pour ne pas se faire bousculer et griller à son tour.

Oulan Bator Vue 1Oulan Bator Vue 2 Oulan Bator Vue 3

Le best of de la semaine

- Se faire réveiller par un yack (cousin avec Chabal ?) fonçant dans la ger sur les coups de 2h du matin.

- Se chauffer à la bouse séchée lorsque les nomades n’ont pas de bois. L’explosion de bouse dans le poêle au démarrage du feu fut un délice comme vous pouvez l’imaginer. Nos affaires étaient déjà sales de toute façon.

- Découvrir les routes et les “restau-routes” – même si la cuisine est parfois hasardeuse et que même Bor nous dira “Soup… really bad”. Ouf, nous ne sommes pas les seuls à faire nos fines-bouches !

- Klaxonner 3 fois à chaque Ovoo (monticules de cailloux et/ou de bois utilisés par les shamans) même si ce n’est pas exactement le rituel indiqué dans le Lonely qui consiste à tourner 3 fois autour de l’Ovoo dans le sens des aiguilles d'une montre, à faire un vœu et à lancer une offrande ou un petit caillou.

- Retrouver des croissants, du vrai café et à peu près tous les français croisés sur le chemin chez Michele’s French Bakery, la merveilleuse boulangerie française d’Oulan Bator.

- Réaliser que nous venons de parcourir 2 612 km et que nous n’avons pas vu le temps passer.

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 04:13

Terkhiin Tsagaan Lake

Vue de la guest house à UB

Nous arrivons au Genghis Khaan airport, l'aéroport international de la Mongolie. Pour votre culture, si vous parlez de Genghis Khaan à un Mongol, c'est un peu comme demander à un Corse s'il connait Napoléon Bonaparte. Vue du ciel depuis Pékin, nous ne voyions que des étendues vierges et quelques petits points blancs parsemés dans la steppe; à Oulan Bator place à quelques tours et à une densité de population bien plus importante. Le frère de Bilegt, notre contact local est au rendez-vous. Il nous offre un premier aperçu de la ville : un mélange d'immeubles vétustes au look communiste, de gers (le nom des yourtes en mongol, les fameux points blancs vus d'avion) et d'immeubles modernes en cours de construction. Nous passons donc notre première nuit dans un appart russe.

Après nous être mis d'accord sur le parcours, nous partons au "Allmart" local nous approvisionner en conserves pour le voyage et faisons la connaissance de Bor, notre chauffeur. Faire les courses n'aura jamais été aussi dépaysant : produits russes, coréens, chinois, français même (les "Prince" sont internationaux!). Les produits mongols se résument aux biscuits avec une densité proche de celle du plomb, la bière, et bien sûr la vodka.

Titine KhaanDirection le désert de Gobi dans notre nouveau bolide rebaptisé "Titine Khan", encore un pur produit de l'héritage russe. Intérieur velours et boiseries, sécurité renforcée, moteur à l'essence ordinaire dégageant odeur et fumée de circonstance.

Voici l'itinéraire que nous empruntons : Baga Gazryn Chuluu - Tsagaan Suvarga - Dalangzadgad - Yolin Am - Khongoryn Els - Bayanzag - Bayangol - Orkhon Waterfall - Shankhiin Khiid - Kharkhorin - Tsenkher Hotsprings - Terkhiin Tsagaan Lake - Tsetserleg - Khogho Khan --> Soit quelques jours dans le désert de Gobi, dans les plaines de l'Övörkhangai puis dans les régions plus montagneuses de l'Arkhangai.

Au vu des distances, nous passons une bonne partie de nos journées dans le 4x4 pour relier les différents sites, avec halte le soir principalement chez l'habitant.

Steppe by steppe : on commence par Gobi

Que dire… d’abord que c’est difficile d’accès et qu’il faut un peu de sang mongol pour se retrouver dans les quelques pistes existantes : les panneaux de signalisation et les routes bitumées se font rares et sont réservés à un public averti.

Echangeur d'autoroute à Gobiça bosse durLe repas du soir 

Nous avons été surpris par la diversité des paysages. 5 jours dans le désert et aucun des panoramas qui défile ne se ressemble. Des paysages rocailleux à Baga Gazryn Chuluu :

Vue de Baga Gazryn Chuluu Baga Gazryn Chuluu

Des falaises au dessus d’une mer de sable à Tsagaan Suvarga (anciennement mer tout court)

Tsagaan SuvargaJe suis le MAÎTRE DU MONDE

Des paysages alpins à Yolyn Am (alpins sauf la présence de yacks peut-être. Vous noterez d’ailleurs ce que ça donne d’utiliser une mauvaise coloration…) :

Yolyn Am Back in Black ?

Des dunes de sable à Khongoryn Els (sous la pluie, avec un joli bonnet Kinoa, chut pas de pub) :

Khongoryn ElsOh le joli bonnet !

Vous l’aurez compris, cette première étape est un réel dépaysement pour nous, et pourtant on ne vous a pas encore parlé des repas locaux, des nuits sous gers et de nos rencontres. Pour les rencontres, on peut les compter sur les doigts de la main (on parle de 0.5 habitants au km² dans Gobi). Sachant qu’il y a tout de même quelques villes, à part les chameaux, accrochez-vous vraiment pour demander votre chemin !

Nos repas : on nous avait pourtant prévenus ! Comment faire le lien entre notre dernier repas français avec nos amis, composé de foie gras, époisses, pommard… et un mouton fraichement dépecé sous nos yeux, délicatement avalé dans l’obscurité sous la ger sans couverts bien entendu (extraits : Marie : “what is it?” / Bor : “kidney !” / Marie :”Nico, c’est quoi kidney en français?”… biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip). Et bien figurez-vous que c’était très bon, et que nous découvrons notre premier et dernier coup de cœur alimentaire, les buuz (sorte de raviolis au mouton). En revanche l’airag (lait de jument fermenté) ne fait pas l’unanimité.

Ont également été testés par nos soins : le Süütei Tsai (thé au lait salé – sympa), le Guriltai Shöl (nouilles maison au mouton bouilli – assez sympa mais “merci j’ai déjà bien mangé”), le Budaatai khuurag (riz au mouton bouilli de la veille – moins sympa quand c’est servi au p’ti déj) et autres spécialités au mouton bouilli. Egalement quelques diners en tête à tête sous la ger à la lampe frontale (petits pois, carottes, petits pois aussi, maïs, excellentes nouilles coréennes au ketchup, et carottes).

Nouilles in ze dark Mongolian sweets - it smells like a flower Oh le beau ptit dej...

Les rencontres : un accueil dans chaque famille à la hauteur de la réputation du peuple mongol, toujours aux petits soins, souriant. Notre chauffeur, Bor, parfaite nounou (si on peut l’appeler ainsi). Quelques touristes croisés au passage – merci Sophie pour la traite des juments et des vaches, et leur chauffeur – merci Bilegt pour le rituel de la Vodka sur un air de Dassin (leçon no 1 – toujours remettre le verre au même niveau, leçon no2 – toujours repasser par la case départ, Bilegt; au fait santé se prononce Tortoï, et le lendemain kaputt est un mot universel). Un clin d’œil également à la police locale équipée pour la prochaine version Fast & Furious 5, the Gobi drift.

Rencontre avec Tötschnee, petite nomade Bor, un driver en Or Je suis un flic, juste un flic

Le best of de la semaine

- Voir des voitures avec volant à gauche ou à droite selon l'origine du véhicule : à droite pour les japonaises à gauche pour les russes.

- Apprendre à déchiffrer le macédonien ou le coréen pour savoir si nos nouilles sont périmées, bilan parfois elles le sont.

- Troquer 1L d’essence contre un magnifique melon dans un verger au milieu du Gobi.

- Trouver une statue de Lénine dans la ville de Mandalgov.

- Vivre une semaine de dépaysement total sous la ger

- Manger des buuz : pour les aventuriers culinaires la recette est disponible ici (mais la vraie est avec du mouton !)

Sun SteppeNous étions sur une plage, un peu comme celle-ci... C'était l'automne... pa dadaaa I wash it, I wash it (fan de Wella Care)

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 12:15

Et nous voici en direct live du boeing 767 British Airways nous emmenant vers London! L´aventure est lancée, à bientôt !

P1020676.JPG P1020675.JPG

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 14:12

Bagages.JPGNous y voici... Départ dans 8 jours avec un premier vol en direction de... Londres ! Puis Pékin et Oulan-Bator.

Le temps pour nous de boucler notre sac à dos, d'effectuer les dernières démarches administratives et surtout de faire le tour de nos proches pour un petit au-revoir.

C'est sûr, vous allez nous manquer... Alors portez-vous bien, n'hésitez pas à nous rejoindre et à dans 6 mois !

 NB : pour ne manquer aucun récit, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter - et pour les collègues de Marie : pas de prise en broke ;-)

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Marie &Amp; Nico

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