Nos premières heures en Bolivie sont plutôt intenses. D’abord un contrôle à la frontière plein de zèle : (1) Marie donne son passeport (2) le douanier : “ah… francès … bonjour, comment ça va ?” (3) il tamponne “todo bien” bienvenue en Bolivie. Ensuite nous prenons la route de Copacabana, une des deux grandes villes aux bords du lac Titicaca, l’autre étant Puno côté péruvien. C’est là que nous retrouvons nos deux amis Clément et Favi, Cochabambino d’adoption et Cochabambina de leur état qui nous rejoignent pour passer quelques jours sur le lac. Nous prenons directement un bateau pour la Isla del Sol où Clément nous a dégoté un logement dans une communauté de l’île (Cha’lla). Nous sommes chanceux car son activité consiste à mettre en avant le tourisme dans les communautés (villages) de Bolivie tout en les aidant à se développer. Nous passons donc la soirée dans une partie moins connue de l’île, au calme et en bord de plage. En plus d’être heureux de les retrouver dans un tel cadre, nous sommes accueillis comme à la maison avec un apéritif composé de Châteauneuf du Pape et de pâté au poivre vert. Nous pouvons enfin trinquer avec deux grands absents du mariage !
Don Esteban – le chef de la communauté – nous emmène visiter les ruines incas de l’île. Le site est très bien préservé et si l’on en croit ses dires, il cache un accès à la cité engloutie, celle recherchée par Cousteau il y a quelques années ! Le lac est en effet le point de départ de nombreuses légendes sur les origines des incas. Aujourd’hui il est surtout réputé pour être le lac navigable le plus haut du monde (3800m) avec une superficie de 8400km² le faisant quasiment passer pour une mer intérieure. C’est pour lui faire honneur que Clément et Nico décident de s’y baigner en bravant ainsi des températures “extrêmes”.
A Cochabamba me voy
a Cochabamba señores
cantarán los ruiseñores,
a Cochabamba me voy
¡Inti!
(chanson de Victor Jara)
Après quelques jours passés sur l’île nous faisons une brève escale à La Paz et prenons la route de Cochabamba où nous allons passer les fêtes de fin d’année. Il s’agit de la quatrième ville du pays en termes de population et elle est connue pour être la capitale gastronomique de Bolivie. Un délicieux mélange de Dolce Vita et Vida Loca sous un soleil perpétuel et des températures estivales. S’il y a peu d’attractions touristiques à proprement parler, les restaurants et cafés à thème se comptent à la pelle. Nous sommes hébergés chez Clément et Favi : un grand jardin avec piscine (vide), un patio-salon, deux petites chambres, un chat qui ronronne… une véritable maison de vacances !
Nous passons les premières journées à arpenter les marchés de la ville pour préparer le repas du réveillon. Au menu, chancho ahumado (cochon fumé), gratin dauphinois et gâteau au chocolat, le tout arrosé de Bohemio, un excellent vin bolivien (si si ça existe !). Nous découvrons qu’à Cocha les fêtes sont légion : 320 jours par an tout de même, au son de nombreux chants et danses populaires (notre préférée reste le Tinku - danse guerrière - même si elle aura eu raison du dos de Favi). En reporters consciencieux, nous nous sommes faits un devoir de goûter la plupart des spécialités locales, nous les citons ici sans ordre de préférence : le lomo borracho (à la bière), le lapping (à la papaye), la soupe de mani (cacahuètes), le piqué (celui qui en arrive à bout a tout notre respect), le charqué (viande séchée), la chicha (jus de maïs fermenté qui se boit par tonneaux), le chuflay (cocktail du coin à base de Singani et de citrons du jardin), l’anticucho (brochettes de cœurs de bœuf) et bien d’autres…
Le best of de la semaine
- Se motiver pour aller se baigner dans le lac Titicaca et maudire le nuage qui a décidé de cacher le soleil 1mn avant de rentrer entièrement dans l’eau à 15°.
- Profiter de la proximité sur le bateau pour échanger avec Don Esteban : le guide de conversation franco espagnol trouve enfin une utilité et le jeu du “président - trou du cul” est désormais disponible sur la Isla del Sol.
- Prier que nos sacs à dos soient étanches en voyant huit tonneaux de poissons à friture les rejoindre dans les soutes du bus pour La Paz.
- Se régaler de la cuisine de Cocha, pour les amateurs certaines recettes sont ici (en VO).
- Découvrir grâce à Favi que Sucre est la capitale de la Bolivie même si le chauffeur de taxi prétend le contraire.
- Tester les pisco sour “maison” pour fêter l’anniversaire de Marie : un délice !
Mais mais mais on allait oublier… Excellente année à tous !